
À 27 ans, Hanako vient de rompre avec son fiancé et subit la pression de sa famille pour trouver un bon parti. Décidée à trouver l’homme de sa vie, la jeune femme rencontre plusieurs hommes peu convaincants, jusqu’au jour où elle tombe sur Koichiro, issu d’une famille plus privilégiée que la sienne et parfait gentleman, bien qu’assez distant. En parallèle, Miki, une campagnarde décidée à s’élever dans la société, se démène pour trouver sa place dans un Tokyo où les gens se croisent mais ne se mélangent pas.
Naître dans un milieu privilégié ne signifie pas toujours avoir plus de liberté. Hanako, née dans une famille bourgeoise du Japon, en sait quelque chose puisqu’à 27 ans sa famille la presse de trouver un mari et de faire des enfants. Pour ses parents, l’idéal serait qu’elle épouse un médecin susceptible de reprendre le cabinet de son père, mais les prétendants sont loin d’être à son goût. Hanako est une jeune femme délicate, élégante et à l’air innocent. Elle a quitté son travail pour mettre en valeur un fiancé qui l’a quittée. Elle vit à Tokyo mais n’est jamais sortie de son quartier. Elle veut être indépendante, mais n’ose pas. C’est ainsi qu’Hanako se met en quête d’un bon parti pour mettre fin à la pression familiale et devenir la bonne épouse qu’on lui demande d’être.
Quand elle rencontre Koichiro, elle pense avoir trouvé la perle rare. Il est courtois, distingué et issu d’une famille encore plus noble que la sienne. Quand il la demande en mariage, elle accepte, soulagée de pouvoir enfin en finir avec la pression de ses parents. Pourtant, Hanako le sent distant, secret et renfermé. Elle entend parler d’une autre femme, Miki, une amie et amante de longue date de Koichiro. Le film passe alors à un nouveau chapitre, centré cette fois sur Miki. Née à la campagne, la jeune femme veut s’extraire de son milieu populaire en faisant des études et prouver ce qu’elle vaut par le travail. C’est à l’université qu’elle rencontre les enfants des plus riches familles de Tokyo, destinés depuis l’enfance à intégrer les divers cercles de la haute société. C’est le cas de Koichiro, que sa famille voit déjà devenir politicien, comme son père avant lui. Ainsi, Koichiro ne s’est jamais demandé ce à quoi il aspirait, pris au piège des ambitions de sa famille, comme l’est Hanako.
Miki et Hanako n’ont pas eu la même vie ni le même environnement, pourtant, elles se sentent toutes les deux prisonnières de leur milieu. Miki tente de s’en extraire en faisant des études mais la pression financière met fin à ses illusions. Quant à Hanako, son statut marital et professionnel dépend de ce que sa famille voudra bien lui autoriser. Toutes deux sont contraintes de se raccrocher à un homme pour atteindre leur but. Miki, par l’intermédiaire de Koichiro, rencontre la haute société, sans pour autant être acceptée en son sein. Cependant, c’est assez pour intégrer un emploi stable, bien qu’elle doive souvent servir de potiche dans des réceptions guindées. Hanako, de son côté, pense avoir réussi sa vie lorsqu’elle épouse enfin un homme digne de sa famille. Projetée dans un milieu encore plus strict et codifié que le sien, elle se rend bientôt compte de la solitude à laquelle elle est désormais condamnée. Entre Miki et Hanako, on suit donc deux trajectoires différentes, deux femmes que tout oppose mais qui se comprennent finalement mieux que quiconque.
Aristocrats est donc une histoire de femmes qui luttent pour décider de leur avenir et faire leurs propres choix dans une société qui cherche à les restreindre. Les actrices sont impressionnantes de justesse, notamment Mugi Kadowaki qui incarne une Hanako aussi délicate que résolue, et le film gagne par moments à prendre son temps pour nous laisser réfléchir.

Casting : Mugi Kadowaki, Kiko Mizuhara, Kengo Kora
Réalisation : Yukiko Sode
Scénario : Yukiko Soda
Durée : 124 minutes
Sortie : 26 février 2021 (Japon), 30 mars 2022 (France)
Pays : Japon
Encore un film où on cause beaucoup.
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Moins que dans les récents Contes du hasard et autres fantaisies mais c’est vrai qu’on a notre lot de discussions existentielles et de regards tristes perdus dans le vide 😉
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